Je ne vais pas paraphraser maladroitement ce qui vient d'être écrit.
En revanche, j'ajouterai qu'une étude approfondie du rôle italien, fréquemment à "contre-temps" par rapport à cette valse d'hésitations, est très éclairante sur la réalité des réflexions stratégiques à Berlin.
Rome est très inquiet d'un rapprochement Berlin - Londres dont les ambitions territoriales mussoliniennes feraient les frais. Les italiens vont donc patiemment "sapper" tous les efforts allemands, par des actions maladroites ayant pour effet de renforcer (pas toujours volontairement) Churchill.
Mais Rome est aussi sensible à un déplacement vers le Sud de l'effort de guerre stratégique de l'Axe, douchant les velléités espagnoles d'entrer au sein de l'Axe (velléités réelles à l'été 40), bloquant tout compromis avec Vichy, et jouangt un jeu "trouble" dans les Balkans, au point de s'opposer aux pays alliés traditionnels de l'Allemagne et de souhaiter un rapprochement avec Staline et Belgrade.
La perception que la diplomatie italienne a des espoirs et des buts hitlériens est très détaillée, et malheureusement s'agissant de témoignages contemporains et souvent presqu'officiels, c'est un aspect totalement occulté.
J'ai ainsi beaucoup évolué sur mes positions (contrairement à ce qu'affirme Tietie07 - oui je sais c'est sa fête aujourd'hui :clown:

Je pensais que les occasions manquées de l'Axe en Méditerranée en 1940 étaient des "leurres" masquant un manque de moyens et des impossibilités matérielles pratiques, trop vite oubliées.
Il n'y a pas que cela : si les italo-allemands avaient vraiment voulu prendre Malte, ils auraient pu y mettre les moyens et le temps. Sauf que cela n'était pas dans les plans des deux pays, ni dans les possibilités utiles ou perçues comme telles (rapport risques/intérêt limité d'une île de toutes les façons "gagnable" sur le tapis vert de la négociation de paix).
Et surtout, saisir ces occasions supposaient une vraie "vision stratégique" dont l'Axe est incapable, même sur son front "fétiche", le front de l'Est.
Dans une espèce de mécanique inexorable similaire à celle en place dans l'état-major impérial en 1815 à Waterloo, l'OKW est au bout de ses capacités, totalement circonscrites à la dimension tactique, et totalement incapable de concevoir un effort stratégique cohérent sur le long terme. C'est à mon sens un signe lié à la fois à une professionalisation excessive (lourde machine administrative peuplée de très bons techniciens), et à la nature même d'un régime ultra-concentré (totalitarisme hitlérien ou génie absolu napoléonien).
Bon je suis un peu loin, et certainement confus.
Voilà en tout cas où j'en suis ce soir.
CM